Texte & Photos : Tom Tubiana

Il existe plusieurs types de collectionneurs. Il y a ceux qui vivent leur passion en solitaire, retranchés dans un univers fermé et ceux qui décident de la partager pour la transmettre au plus grand nombre. Régis appartient à cette deuxième catégorie. Avec le temps, il a réussi à se construire une solide collection de vieux tromblons dont la légende n’est plus à faire.

Je le rencontre pour la première fois en septembre dernier dans la poussière d’une session de flat track. Il vient de traverser la France pour s’offrir quelques tours de pistes en plein cœur de la Bourgogne. Le courant passe immédiatement et nos discussions s’orientent rapidement autour de son Land Rover Séries III de 1972. Acheté il y a quelques années dans un état proche de l’abandon, il décide de le remonter comme à son origine, dans la plus pure tradition anglo-saxonne. Exception faite du volant qui reste à gauche, cela va de soi.

Juin 2019, je me rends à Biarritz à l’occasion du Wheels and Waves. Je profite de cette semaine au Pays Basque pour recontacter Régis. Nous tombons rapidement d’accord pour un rendez-vous le lundi suivant. Il est 14h lorsqu’il me récupère dans le centre-ville de Biarritz. La journée promet d’être belle, loin du temps capricieux de ces derniers jours, une aubaine pour découvrir un tel véhicule.

L’engin est rustique, mais quel plaisir de monter à bord. Ici pas de fioritures, chaque élément est pensé pour durer. Le moteur de 60 chevaux limite les sensations de conduite, mais l’essentiel est ailleurs. Après quelques kilomètres de route, on vire à gauche sur une plage déserte.

Les conditions se musclent, le Land révèle toute son agilité dans un sable fin et relativement piégeur. Le large volant tourne difficilement et Régis doit s’employer pour maintenir le cap. Après avoir poussé le 4×4 dans ses retranchements, nous revoilà sur la terre ferme. L’essentiel est là, nous ne finirons pas ensablés.

« Après quelques kilomètres de route, on vire à gauche sur une plage déserte. Le Land révèle toute son agilité dans un sable fin et relativement piégeur. »

On prend ensuite la direction de Guéthary à la recherche d’un sous-bois pour tester les qualités de franchissement du Land. La région est humide et les forêts denses sont légion. Il ne nous faut pas très longtemps pour trouver notre bonheur. Sans difficulté nous éliminons le talus qui se dresse devant nous. Nous nous retrouvons au milieu des fougères sur un chemin forestier qui ne présente pas beaucoup de traces de passage. Régis stop le véhicule, actionne un levier rouge de la boîte de réduction et passe en différentiel court. On s’embarque alors dans une balade à travers les bois aussi agréable que mouvementée.

La capacité à avaler les obstacles et l’angle de braquage court de notre engin se révèle être de précieux alliés pour progresser dans ce nouvel environnement. La fin de journée approche, le soleil devient rasant et c’est le sourire aux lèvres que nous prenons la direction du port pour une bière bien méritée. Nous profitons maintenant du coucher de soleil qui illumine l’iconique vague de Parlementia.